- niolle
-
I.⇒NIOLLE1, subst. fém.Arg., vieilli. [Chez les marchands fripiers du quartier du Temple à Paris] Vieux chapeau retapé. C'est le néant rapetassé; ce chapeau si brillant, cette niolle, pour parler le langage technique, va se changer en béret à la première ondée (FÉVAL, Fils diable, t. 6, 1847, p. 65).REM. Niolleur, subst. masc., arg., vieilli. Marchand de vieux chapeaux retapés. [La Rotonde du Temple est peuplée de] niolleurs, qui rendent aux chapeaux défoncés le même service que les fafioteurs [les savetiers] aux savates hors d'usage (FÉVAL, Fils diable, t. 1, 1847, p. 236). P. ext. Marchand de vieux habits. (Ds LARCH. 1881).Prononc. et Orth. :[
]. GUÉRIN 1892 : niolle; Lar. 19e-20e : -l- ou -ll-; LA RUE 1954, ESN. 1966 : -ll-. La graph. avec -ll- semble la plus fréq. (supra docum.). Étymol. et Hist. 1846 (marchands du Temple ds ESN. 1966). Prob. issu de gniolle (« gifle » (1755 [éd.] J.-J. VADE, La Pipe cassée, 3e éd., p. 31 : Car le Diable me caracole Si je ne t'applique une gnole Qui tiendrait chaud à ton grouin), même mot que gnolle et niolle2 « sans valeur, niais », la niolle étant un chapeau auquel on a donné une tape (v. FEW t. 7, p. 72a, note 10), plutôt que forme abrégée de torgniole « gifle » (v. FEW t. 7, p. 71a et t. 13, 2, p. 80b, note 103).
II.⇒NIOLLE2, adj.Pop., vieilli. Sot, bête. C'est celui-là qui avait le truque [comme sergent recruteur]. Tel que vous voyez, je n'étais pas trop niolle, et cependant il m'emmaillota le mieux du monde (VIDOCQ, Mém., t. 2, 1828-29, p. 48).
Encyclopédie Universelle. 2012.